Dans l’invisible courant
« Quiconque voudrait saisir la démarche artistique de Céline Fumaroli devrait avoir accès à son carnet. Celui qui l’accompagne toujours, où qu’elle se trouve et dans lequel elle note tout ce qui pourrait venir nourrir son travail. En réalité, cet objet est à l’image de sa manière de procéder plastiquement et peut être envisagé telle une cartographie mentale. L’artiste entreprend elle-même une analogie avec le monde de la géologie.
Le travail de Céline Fumaroli s’est fait remarquer par le contraste saisissant que l’artiste a réussi à instaurer entre la finesse de ses réalisations plastiques, la délicatesse de son propos et la force de chacune de ses pièces. Ses dessins au feutre décrivent des paysages abstraits faits de fractures pour constituer une véritable étude de morphogenèse. Le temps de l’oeuvre chez cette artiste est assimilable à un temps géologique, une ère, des millions d’années.
Telle des cellules, ses lieux prolifèrent lentement, selon des processus géomorphologiques. Cette incursion dans le paysage se fait encore plus directe dans ses sculptures. Après avoir travaillé l’argile, comme viendrait le faire le sable soufflé par le vent, elle érode lentement la masse informe pour faire émerger des semblants de nature époustouflants de réalisme. »
Texte de Elodie Stroeken adapté par Modulab
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Charles Kalt
OXO