À 21 DOIGTS
Hélène et Sébastien choisissent une règle du jeu : masquer pour laisser l’autre prendre
place dans le dessin, n’ayant plus que le contour des silhouettes autour des graphismes
comme indice de composition: des formes. Au début, ils déterminent six temps de
masquage puis procèdent finalement en quatre temps. Peu importe qui commence. Les
artistes correspondent ainsi plusieurs mois. Cette entreprise leur donne plus de liberté. Il
n’ont pas à répondre en conscience, ainsi c’est un langage respectueux, sans tromperie
qu’ils s’inventent. Ils ne craignent pas d’endommager le geste de l’autre et peuvent se
laisser aller à la déambulation de leurs outils et ainsi de suite (…) La surface des feuilles
est dynamisée par les graphismes et les différences de traitement que les dessinateurs y
apposent. Déstructurés par les aléas aventureux et les regards aveugles des comparses,
fragmentés comme des éléments d’un collage anachronique de motifs et figures
dispersés, démembrés, comme le sont parfois les morceaux de rêveries, les dessins sont
comme deux mémoires qui s’associent en une, en télépathie.
Sophie Lamm, La complétude de la pêche, correspondance amoureuse,
septembre 2021 (extraits)
Communiqué de presse
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